Après avoir sorti Chronos, Dead Buried sur Oculus Rift ou Darksiders 3, le studio Gunfire Games a offert une nouvelle IP aux joueurs : Remnant From the Ashes. Un TPS comparé à tort ou à raison à un souls-like. Un peu moins de quatre ans après son lancement, le jeu a décidé d’aller conquérir un autre public, celui de la Nintendo Switch. Un portage réussi, moyen ou complètement raté ?
Avant la sortie de Remnant 2, dès cet été si ça ne change pas d’ici là, les développeurs de Gunfire Games (Darksiders 3), ont ressorti Remnant : From the Ashes du placard pour une version Nintendo Switch. En plus de pouvoir toucher un plus grand nombre de joueurs, le jeu peut désormais être emporté partout. Une (re)découverte qui n’est pas de tout repos.
Remnant From the Ashes, c’est quoi ?
Remnant From the Ashes est un shooter à la troisième personne qui se déroule sur la planète Terre, aux États-Unis, après qu’elle ait été dévastée par La Racine. C’est donc un monde post-apocalyptique qui nous attend avec ses environnements en ruine, ses monstres et ses survivants qui nous viendront en aide. Chaque fois que nécessaire, on devra retourner au Service 13, le bunker qui abrite les rescapés, pour faire un brin de causette avec nos alliés mais surtout améliorer notre équipement pour revenir plus fort que jamais sur le champ de bataille.
Pour espérer rétablir l’équilibre sur le globe, on doit visiter différents biomes qui sont générés, sur le papier, de façon procédurale. Mais c’est seulement sur le papier car en vérité, l’agencement des niveaux est très souvent pour ne pas dire constamment identique. Une fois sur place, il faut sortir ses plus belles roulades, ses plus beaux habits et ses pétoires les plus efficaces pour ne pas trépasser. Et pour cela, on a le choix entre divers archétypes après une introduction un peu barbante. Un choix très important en solo, alors qu’en multi, on peut toujours s’en remettre aux collègues pour trouver du soutien et éventuellement pallier aux faiblesses de notre personnage. Une production qui n’invente rien mais qui a été plutôt bien reçue en 2019.
Et sur Nintendo Switch, ça le fait toujours ?
Comme Darksiders III, Remnant From the Ashes n’a jamais brillé par sa technique ou ses graphismes et presque quatre ans plus tard, le constat reste le même. Sur PS4, Xbox One et PC, on pouvait déjà relever des PNJ à la modélisation douteuse, des chutes de framerate, ou des textures grossières. C’est pareil sur Nintendo Switch… en pire ! En effet, on le sait, la console de Big N est loin d’être une machine ultra véloce et forcément, ça se ressent à chaque portage de jeux. On a donc systématiquement le droit à des downgrades plus ou moins violents pour que la petite Switch puisse encaisser en mode docké ou nomade. Peu importe le mode de consommation, cette version exagère malheureusement les lacunes initiales. Sur un écran OLED de 65 pouces, le verdict est sans appel : ça pique énormément. Et ça se voit dès le menu où l’on personnalise physiquement son survivante / sa survivante. Idem pour les cinématiques avec des modèles de personnages encore moins détaillés qu’auparavant - et c’était déjà pas la joie précédemment.
Les décors comme tout le reste en prennent également un sacré coup. La qualité des textures est encore plus basse, l’éclairage, les particules ou les ombres ont été sacrifiées et certains effets, comme l’eau, peuvent aussi disparaître au profit d’un aplat de couleur bien moche et aliasé. Tout y est plus grossier et donne une impression d’être devant un jeu d’une autre époque. Le portage et la Switch ne sont pas les seuls responsables à cela, mais c’est bien eux qui renforcent ce sentiment général. Le mode nomade peut également rendre les choses moins lisibles, mais surtout, entacher la prise en main.
Ce n’est pas une nouvelle, les Joy-Con souffrent d’une grande imprécision. Une approximation qui se fait d’autant plus sentir dans un shooter à la troisième personne ou en vue subjective (ex : la version Switch de Doom) qui demande un minimum de réflexe et de doigté. Remnant From the Ashes n’y échappe pas et y jouer dans cette configuration est désagréable. L'ergonomie provoque aussi un inconfort et par conséquent une prise en main moins bonne avec un bouton « L », qui permet de restaurer sa santé en dévorant un cœur, beaucoup trop sensible. La solution ultime est toujours la même depuis toutes ces années : acheter et utiliser la manette Pro de la Nintendo Switch. C’est littéralement le jour et la nuit. Mais là où vous allez peut-être perdre des cheveux, c’est sur les temps de chargement - les retours au HUB Service 13 ou lors des visites des donjons - qui sont au minimum deux fois plus longs. Un problème qui pourrait gâcher à lui seul l’envie de progresser dans l’aventure. Enfin, carton rouge sur l’absence de chat vocal, une fonctionnalité qui n’a jamais été implémentée pour TOUS les jeux. Pour un titre qui est plus appréciable en co-op, c’est quand même dommage !